Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
AFRIQUE NOUVELLES

Un autre regard sur l l'Afrique et le monde.

LE TERRORISME ISLAMISTE OU LA DESISLAMISATION DE L'ISLAM?

Publié le 15 Février 2017 par ADJORBEL & MADJILEM

LE TERRORISME ISLAMISTE OU LA DESISLAMISATION DE L'ISLAM?

« L’islam est la religion de la paix et de la tolérance. C’est la religion de Dieu ». Telle est en substance ce que l’on peut déduire des messages en provenance des quatre coins du monde depuis que ce fléau, dénommé terrorisme, se confond de plus en plus avec cette religion. Telle est aussi, en réalité, la vérité à laquelle l’humanité toute entière a cru, et croit encore.

Durant des siècles, cette religion s’est évertuée à véhiculer des messages de paix, d’unité, de solidarité, et à prôner la tolérance, la non-violence et surtout l’amour entre tous les hommes. Les bons musulmans se sont toujours distingués par leurs œuvres philanthropiques et leur humanisme. De fait, on peut se permettre de dire que l’islam, c’est le bien. Les valeurs qu’il enseigne ne sont pas seulement bénéfiques pour les musulmans. Par ailleurs, dans un monde sans frontière, un monde dans lequel les peuples se confondent, les cultures et les civilisations s’imbriquent et s’entrechoquent, les valeurs islamiques, tout comme celles des autres religions, sont bénéfiques pour toute l’humanité. De la sorte, l’islam peut être considéré comme un patrimoine culturel de l’Humanité, car les valeurs culturelles islamiques dépassent, dorénavant, très largement les frontières du berceau de l’islam.

Cependant, face à la violence et à la barbarie des djihadistes, islamistes, intégristes ou encore salafistes, et en particulier celles qui sont perpétrées au Nigéria et au Cameroun la secte islamiste Boko haram, il y a de quoi à s’inquiété sur la perception que l’Humanité aura vis-à-vis des valeurs que transmet cette noble religion. D’ailleurs, les signes avant-coureurs étaient évidents depuis quelques années déjà. Aux Etats Unis par exemple, on aurait renforcé la surveillance sur les musulmans américains originaires des pays arabes depuis les attentats contre les tours jumelles du World Trade Center à New-York et la Pentagone à Washington, le 11 septembre 2001. L’Europe en ferait de même, et ce n’est pas la France que l’on peut considérer, à tort ou à raison, comme le monde arabe européen qui prouvera le contraire. Même en Afrique où l’utopie du panafricanisme contraint les peuples à vivre ensemble malgré leurs différences, la ségrégation des coptes en Egypte, et les récents événements qui avaient eu lieu à Agadez et à Niamey au Niger, constituent des preuves, peut être les plus patentes, de la baisse du degré de confiance que les uns pourraient avoir à l’égard des autres. Il ne faut pas non plus perdre de vue les prédications de certains imams, appelant à la haine raciale, à l’intolérance religieuse et au djihad.

En outre, les violences qu’exercent ces groupes diabolisés dépassent les limites de la raison. En Iraq et en Syrie, l’Etat Islamique, voulant restaurer le califat islamique dans cette région considérée comme le berceau de la civilisation islamique, avait ratissé des villes et villages, avant de se lancer à la trousse des chrétiens, musulmans et kurdes, tous confondus, les contraignant par centaine de millier à se jeter sur le chemin de l’exil. Les attentats du groupe Al-Qaïda en Iraq, en Afghanistan, au Pakistan et au Yémen font encore aussi plus de mort dans la population, majoritairement musulmane.

Alors, pourquoi tout ceci ? Pourquoi permettre à quelques individus, inconscients, drogués par la sourate et aveuglés par l’ignorance, qui ne se rassasient qu’en massacrant des pauvres innocents, brûlant des villes, des villages et des hameaux, en égorgeant, pillant et violant des hommes, femmes et enfants, qu’en troublant la paix sociale et qu’en jetant de l’anathème sur cette religion historiquement noble ? C’est donc rendre service à Dieu quand on massacre des fidèles, quand on enlève plus de 200 jeunes filles à leurs parents et qu’on les marie de force aux hommes qui auraient le double, voire le triple de leurs âges, quand brûle des églises et des mosquées ou encore, quand on largue des bombes sur des marchés ? Finalement qui est ce Dieu, plein de grâce et de bonté, miséricordieux, Créateur des cieux, de la terre et de tous les êtres qui y habitent, qui ordonnerait aux croyants trafiquants de drogues, d’armes et stupéfiants, d’impitoyables assassins et criminels, d’instaurer un quelconque mode de vie et de contraindre des hommes de s’y conformer dans une quelconque région du monde ? Avec tout le pouvoir qu’il a, Ce Dieu, Incomparable et Tout-puissant, ne peut-il pas se faire justice lui-même ?

Toute cette litanie de questionnement met clairement en évidence que les terroristes ont tort. Le terrorisme est un menace contre la paix et la sécurité internationales ; c’est un crime, et il doit être considéré au même titre que les autres crimes dits « crimes contre l’humanité ».

Parmi les revendications de ces groupes figurent les soutiens des puissances occidentales à Israël, qui est en guerre avec la Palestine depuis 1948, et aux dictateurs et princes de la péninsule arabique qui s’enrichissent vertigineusement au détriment de leurs peuples ; les ingérences politiques et les invasions militaires occidentales dans la région ; le dénigrement des sacro-saints de la religion islamique telle que la « caricaturation » du Prophète Mohamed par les médias occidentaux dont l’affaire Charlie Hebdo est la dernière en date,… Voilà quelques motifs qui exacerbent, lorsqu’on sait encore, qu’en 2003, les Etats Unis d’Amérique, forts de leur hégémonie, avaient décidé unilatéralement, et sans aucune raison fondée, d’envahir l’Iraq en prétextant que le régime de Saddam Hussein cachait des armes à destruction massive. Cette guerre lancée contre ce pays de l'« Axe du mal » a en réalité fait plus de victimes civiles que des cibles militaires initialement visées. De même, le pillage à la française du pétrole arabe par les consortiums pétroliers occidentaux au grand dam du peuple qui croupi sous le poids de la corruption, et qui se bat quotidiennement contre la pauvreté et le chômage, face au luxe dans laquelle vivent les princes et les dictateurs de la région constituent d’autres sources non-voilées des actions terroristes. Néanmoins, faut-il vraiment procéder par la violence, ou bien se maquiller de l’islam pour exprimer des revendications qui relèvent plutôt du domaine de la politique ? Absolument pas !

Dans son célèbre discours à l’Université du Caire, Barak Obama disait : « la violence est une impasse : ce n’est ni un signe de courage, ni un signe de force que de tirer des roquettes sur des enfants endormis ou de faire sauter des vieilles femmes dans un autobus. Ce n’est pas ainsi qu’on revendique une autorité morale, c’est ainsi qu’on se la dépouille ». Il ressort sans ambages de ce discours que l’islamisme versus terrorisme n’a rien à voir avec une quelconque aspiration d’un quelconque peuple dans une quelconque contrée du monde. Le terrorisme est un acte de lâcheté. Il est donc urgent que la société planétaire composée d’hommes et de femmes, qui croient encore à ce valeureux héritage qui date du VIIe siècle, œuvre à la préservation des vertus de cette religion. Car les terroristes et tous les autres « déopathes », qu’ils soient Boko Haram, Etat islamique, AlQaeda, … n’ont de réels projets que de terroriser, déstabiliser, et de désislamiser l’islam de son essence.

L’islam a depuis toujours été une religion prônant la tolérance, l’amour, la solidarité et l’unité entre les peuples, et nul n’a le droit de prétendre être investi d’une parodie de mission qui ne participe qu’à sa désacralisation. Par conséquent, il sera inadmissible et inconcevable que l’opinion publique mondiale se leurre ou encore défende de quelque manière que ce soit des idéologies fallacieuses qu’on attribue à cette religion, et que véhiculent ces égarés moraux pour justifier leurs nébuleuses actions.

 

 

 

Commenter cet article