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AFRIQUE NOUVELLES

Un autre regard sur l l'Afrique et le monde.

LES TCHADIENS ET L’IMPERIEUX BAROUD D’HONNEUR

Publié le 15 Juin 2017 par A&B

LES TCHADIENS ET L’IMPERIEUX BAROUD D’HONNEUR
LES TCHADIENS ET L’IMPERIEUX BAROUD D’HONNEUR

LES TCHADIENS ET L’IMPERIEUX BAROUD D’HONNEUR

La réputation des tchadiens, on en parlera jamais assez. Depuis la nuit des temps, à tort ou à raison, le regard d’autrui les considère comme des personnes enclines à la violence et à la barbarie. De l’intérieur du pays jusqu’aux terres étrangères, ce regard inquisiteur les suit telle leur ombre. Procès d’intention ou vérité historique ? Que faire pour dissiper cette étiquette ? Un baroud d’honneur s’impose…

Pour aborder une problématique d’une telle ampleur, il sied de convoquer l’histoire, la sociologie, la psychologie, la philosophie, l’anthropologie,…En tout cas, toute l’armada des sciences sociales pour tenter une explication qui puisse résister à l’analyse. C’est un travail de fourmis. Dans le cadre de cette réflexion, qui ne se veut pas stricto sensu scientifique mais empirique, nous proposerons une lecture transversale, sans nécessairement séparer les diverses approches les unes des autres.

Dire que les tchadiens sont influencés par leur passé est un truisme. Tous les peuples vivent sous l’emprise de leur passé. On peut tourner les pages du passé mais la mémoire collective n’en garde pas moins les stigmates. Le Tchad a un passé sombre et tumultueux, fait de guerres fratricides, tribales, ethniques, etc., avec pour cerise sur le gâteau la guerre de 1979. Rappeler ce passé peut susciter frictions et ressentiments. Mais c’est le passé et l’ensemble des tchadiens doit l’assumer comme héritage. Pour autant, ce passé macabre a-t-il fait de nous des hommes impétueux ? Je rappelle avec le philosophe Thomas HOBBES que « l’homme est un loup pour l’homme ». Pas seulement à l’état de nature, mais même avec l’avènement de la société et ses normes. Il est donc impropre de dire que seuls les tchadiens sont violents. Tout homme a enfouie en lui une bribe de violence qui s’extériorise au gré des humeurs personnels de tout un chacun. Faut-il en déduire que nous tchadiens avons un tempérament fort ? Peut-être…

Est-ce le déterminisme social peut expliquer cette donne ? Autrement dit, si les tchadiens sont réputés violents, est-ce l’influence de leur milieu social ? Ce qui revient imparablement à questionner notre cadre social. J’entends par société les institutions sociales (famille, école, église, mosquée, etc.) qui participent à la socialisation de l’individu. A l’analyse, force est d’admettre que notre société recèle les germes de la violence. A preuve, observons l’œil avec lequel notre société perçoit la violence. La violence y est vue comme un acte de bravoure, de virilité à la limite, alors que la non-violence est du ressort de la lâcheté. Une telle conception, distillée dans le subconscient des individus ne peut qu’entretenir et valoriser l’once de la violence qui git en chaque être humain. Le déterminisme explique dans une certaine mesure la violence en nous.

Et les jeunes tchadiens s’illustrent par la violence où qu’ils se trouvent pour s’affirmer. Le comble, même à l’étranger où ils sont censés être exemplaires pour sauver la « face hideuse » de leur pays, ils s’expriment souvent par la violence. Ils ne font pas long feu dans les joutes oratoires et les contradictions. Ils finissent par les mains. Le repli identitaire finit par avoir raison sur nos associations estudiantines pourtant fondées sur la diversité et la concorde. Pour désigner nos représentants, on ne pense pas compétence mais on pense communauté ethnique, linguistique, tribale, etc. Cette vue étriquée du monde est porteuse des germes conflictuels. Cette réputation malsaine est exportée et conservée. Dès lors, on ne peut raisonnablement pas en vouloir aux autres qui nous le reprochent urbi et orbi.

Il ne suffit pas d’expliquer notre propension à la violence. Comment sortir de ce cercle vicieux ?

C’est une question de dignité car il s’agit de laver notre réputation maculée. L’école, mise en avant par tant d’observateurs, ne peut malheureusement à elle seule cicatriser cette plaie béante. Il s’agit à notre sens d’un travail personnel à faire. Là aussi, il faut un minimum de bonne volonté. Voulons-nous vraiment sortir de ce carcan ? Si oui, chacun pourra travailler son environnement intérieur et conditionner son être dans la non-violence. Car comme l’affirmait avec prémonition M. GHANDI, la force se trouve dans la non-violence. Au-delà de l’apport substantiel des institutions sociales, les individus doivent intégrer en eux la culture de la non-violence et de la cohabitation pacifique.

Le baroud d’honneur auquel j’appelle ceux des tchadiens encore empêtrés dans la violence, consiste à envoyer un message fort à l’endroit de leurs détracteurs. Il s’agira pour eux d’arborer la tunique de la non-violence et d’exceller dans leurs domaines respectifs. Ainsi, nous battrons en brèche l’idée largement répandue qui fait du tchadien, une personne qui ne sait manier que les armes. Non, nous tchadiens savons certes nous battre, mais dorénavant nous livrerons un baroud d’honneur. Et ce sera notre maitre mot!

 

 

 

 

 

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